Tranche de vie / Retazo de vida

Publié le par stageimmigrationcadiz

Je savais que j'allais été confronté durant mon stage à des situations particulièrement dures, mais je ne savais pas que ça allait arriver aussi rapidement et d'une manière aussi imprévue. 

Ce matin, alors qu'une bénévole me présentait comment fonctionne le service d'aide à la recherche à l'emploi, une marocaine d'une quarantaine d'année est arrivé dans le bureau totalement bouleversée : elle nous raconte alors que depuis 3 jours il lui est impossible de dormir. En effet, depuis le début de la guerre civile qui oppose en Lybie les troupes de Kadhafi et les rebelles (et encore plus depuis l'intervention étrangère), cette femme est prise d'angoisses et a peur que la situation au Maroc dérape et devienne similaire à celle de la Lybie.

Elle nous explique alors qu'elle est en Espagne depuis 4 ans pour travailler et pour pouvoir envoyer de l'argent à ses enfants qui étudient au Maroc, et qu'elle n'a pas vu depuis qu'elle est arrivée. Elle nous fait état aussi de sa situation au travail très précaire : elle travaille comme femme de ménage et gagne à peine 360 euros par mois, juste de quoi survivre et envoyer le peu qui lui reste à ses enfants. 

Elle était totalement perdue : elle pensait faire venir ses enfants pour qu'ils travaillent en Espagne, mais elle ne veut pas "qu'ils viennent pour nettoyer" (les activités de nettoyage ou encore d'aide à la personne sont très largement réservées aux immigrants). Elle ne veut pas non plus les laisser là-bas et qu'ils leur arrivent quelque chose. 

Étant veuve, elles est venue seule en Espagne, elle cherchait alors un moyen pour pouvoir partager ses angoisses et ses peurs et, est donc venue chercher du réconfort dans l'association. 

Elle reconnaissait également qu'elle essayait de ne plus regarder les informations des journaux télévisés, mais elle était tellement anxieuse qu'elle se sentait obligé de le faire. Pourtant la situation en Lybie et au Maroc est totalement différente pour le moment : les dernières manifestations du dimanche 20 mars qui ont eu lieu un peu partout dans le pays se sont passées dans ''le calme et la sérénité'' (source AFP - Maroc: la presse souligne le bon déroulement des manifestations de dimanche). 

Le problème est que cette personne est affaiblit par sa situation en Espagne qui la fatigue psychologiquement, et il est tout à fait normal - au vu de la situation particulière au Maghreb - qu'elle soit angoissé pour ses enfants. On essaye d'imaginer sa détresse et je vous assure qu'on se sent totalement impuissant face à une situation comme celle-ci. On tente de la rassurer comme on peut, de lui proposer de se joindre à nous lors des prochaines manifestations, de lui offrir une opportunité de raconter son témoignage (grâce à une étudiante qui fait son stage dans le journal de Cadiz et qui est volontaire dans l'association). 

Imaginez vous que la situation de cette femme est loin d'être unique, et que des millions de personnes d'origine du Maghreb regardent avec anxiété ce qui se passe de l'autre côté de la Méditerranée. S'il n'y avait pas d'ONG ou d'associations comme la APDHA, ces personnes se retrouveraient seuls avec leurs craintes et leurs désarrois, et personne finalement ne serait au courant de ce qu'ils peuvent penser ou ressentir. 

C'est l'une des missions de la APDHA de sensibiliser l'opinion publique sur ces faits, et la mienne aussi de vous raconter ces tranches de vie qui vont font prendre conscience de quoi peut être fait le quotidien d'une personne immigrée. 

 

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Sabia que iba a estar confrontado durante mis practicas a situaciones particularmente duras, pero no sabia que me iba a pasar tan rápidamente y de una manera tan imprevista. 

Esta mañana, estaba con una voluntaria que me explicaba como funciona el servicio de ayuda a la búsqueda de empleo. Llegó entonces una marroquí que debe estar en los cuarenta totalmente emocionada : nos cuenta que desde 3 días no puede dormir. En efecto, desde el principio de la guerra civil en Libia entre las tropas de Kadhafi y los rebeldes (y más aún desde la intervención extranjera), esta mujer tiene angustias y tiene miedo que la situación en Marruecos desvía y se vuelve similar a la de Libia.

Nos explica entonces que está en España desde 4 años para trabajar y para poder mandar plata a sus hijos que estudian en Marruecos, y que no ha visto desde su llegada. Nos relata igualmente que su situación laboral es muy precaria : trabaja como camarera de piso y gana a penas 360 euros por mes, lo justo para sobrevivir y mandar lo poco que le queda a sus hijos.

Estaba totalmente perdida : pensaba hacer venir sus hijos en España para que trabajen, pero no quiere ''que vengan para limpiar'' (la limpieza o la ayuda a personas son actividades ampliamente reservadas a los inmigrantes). Tampoco quiere dejarlos allá para que les pasa algo.

Estando sola en España, buscaba entonces un medio para poder compartir sus angustias y sus miedos. Vino entonces a buscar consuelo en la asociación. Ahora está lista para movilizarse durante la próxima manifestación contra la guerra en Libia que tendrá lugar seguramente este viernes. 

Por otra parte, reconocía que probaba de no mirar más los diarios en la televisión, pero estaba tan ansiosa que se sentía obligada hacerlo. Sin embargo, la situación en Libia y Marruecos es muy diferente para el momento : las ultimas manifestaciones del domingo 20 de marzo que tuvieron lugar en todo el país, se desarrollaron ''con tranquilidad y serenidad'' (fuente AFP). 

El problema es que esta persona está debilitada por su situación en España que la cansa psicologicamente. Es normal que con la situación en el Magreb sea agobiada por sus hijos. Probamos de imaginar su desamparo, y les aseguro que uno se siente totalmente impotente frente a una situación como ésa. Intentamos de tranquilizarla, de proponerle de juntarse a nosotros durante las próximas manifestaciones, y de ofrecerle una oportunidad de contar su testimonio (gracias a una estudiante que hace sus practicas en el diario de Cadiz, y que es voluntaria en la asociación.)
Imagínense que lo que vive esta mujer se puede encontrar en varios otros casos : millones de personas originarias del Magreb miran con miedo y ansiedad lo que pasa del otro lado de la Mediterránea. Si no hubiera ONG o asociaciones como la APDHA, esas personas se encontrarían solas con sus temores y sus desasosiegos. Al final nadie se enteraría de lo que pueden sentir o pensar. 
Es una de las misiones de la APDHA de sensibilizar la opinión publica sobre estos hechos, y la mía también de contarles esas escenas de la vida real que permiten darse cuenta de lo que puede ser el cotidiano de una persona inmigrante. 

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